Un mois c’est passé depuis ma tentative de suicide. Les premiers jours n’ont pas été faciles. J’ai eu droit au psy et aux services sociaux. Ma mère a juste eu le droit à une petite tape sur les doigts, je trouve ça vraiment risible. Elle m’ignore toujours autant si ce n’est plus. J’ai fait une demande pour être émancipé mais en attendant la réponse, je dois encore vivre chez elle. Oh-chan m’a proposé de venir vivre avec lui mais j’ai refusé de peur qu’on découvre notre aventure et puis son rôle de prof remplaçant se finit dans deux semaines nous aurons plus ce lien prof-élève. Vivement mes 21 ans pour qu’on ait plus à se cacher.

« - Qu’est-ce que tu fais ?
- Je rattrape les cours que j’ai manqués. Trois semaines d’absence c’est beaucoup.
- Comment s’est passé ton retour ?
- Pas trop mal, maintenant je sais qui s’ont mes vrais amis. »
Ça fait un mois que nous sommes ensemble et depuis le baiser qu’on a échangé sur le toit, il ne s’est plus rien passé entre nous. Pourtant ce n’est pas l’envie qui m’en manque mais les deux premières semaines, je n’ai pas pu voir Nino et là, j’ai peur de le brusquer, de le forcer… mais j’ai tellement envie de l’embrasser, de le toucher… de le faire mien. Je m’assoie derrière lui et l’attrape par les épaules pour le faire basculer vers moi.

Je me sens tiré en arrière et deux bras m’entourer.
« - Oh-chan, j’ai du travail.
- Pas longtemps. Je veux juste rester comme ça. »
Je jette le crayon sur la table basse, où je m’étais installé. Une petite pause ne me fera pas de mal. Je pose ma tête sur son épaule et me laisse enivrer par cette sensation de bien-être.
« - Nino ?
- Hm…
- Je… J’ai très envie de t’embrasser. »
Je tourne la tête et le regarde surpris par cette demande. Je lui souris.
« - Tu avais cette idée en tête depuis le début. »
Il me fait un petit sourire en coin. J’avance légèrement mon visage du sien.
« - Qu’est-ce que tu attends ? »
Il ne lui en faut pas plus pour sceller nos lèvres.

Ses lèvres sont si douces, cette sensation m’a tant manqué. Je le serre un peu plus fort contre moi et intensifie le baiser. Il me caresse le bras et j’en ai la chair de poule. Nous mettons fin au baiser pour reprendre notre souffle.

J’en veux plus. Ce simple contact ne me suffit pas. Je me défais de son emprise pour lui faire face. Je m’assoie sur lui, un genou de chaque côté de ses cuisses et entoure mes bras autour de son cou. On se dévisage un moment, il me caresse la joue. Je lui embrasse le bout du nez, ses petites joues rondes et je lui capture les lèvres. On se dévore mutuellement. Je sens ses mains se faufiler sous ma chemise. Un petit gémissement sort de ma gorge pour s’écraser contre nos lèvres scellée.

Il en a autant envie que moi, je le sais, je le sens. Je mets fin au baiser et colle mon front contre le sien. Nous restons quelques secondes comme ça sans bouger, sans parler. Je romps ce calme si apaisant.
« - Nino, j’ai… »
Je me mets à rougir comme un jeune collégien.
« - Moi aussi… viens »
Il m’embrasse, se lève et me tend la main que j’attrape. Nous nous dirigeons collé l’un à l’autre vers ma chambre.

Je suis sur un petit nuage et je me mets à rougis rien qu’à repenser à nos ébats d’hier.
« - Salut Nino
- lut’
- C’est quoi ce sourire ? Raconte à tonton.
- Hein, heu… rien
- Ho ho ho, mon petit Nino me cache quelque chose. Comment elle s’appelle ?
- N’importe quoi et puis lâche moi baka.
De loin je vois Oh-chan qui me fait un signe de tête pour que je le suive. Il a l’air soucieux.
« - Partez devant j’ai quelque chose à faire avant. »
Je le rejoins peu de temps après sur le toit.
« - Qu’est-ce qui ce passe ? »
Il me tend une enveloppe.
« - J’ai trouvé ça dans mon casier en salle des professeurs. »
J’ouvre l’enveloppe et pousse un cri de surprise. C’est une photo de moi et Oh-chan en train de nous embrasser sur le toit.